La perte de cheveux, véritable fléau des temps modernes pour 21 % de la population mondiale, touche davantage les hommes et augmente avec l’âge. Elle correspond à un dérèglement du cycle de vie du cheveu. Le cheveu connaît environ 25 cycles au cours de sa vie, chacun d’eux comprenant trois phases : celle de croissance (anagène), de mise au repos (catagène) et de chute (télogène).
En cas de perte de cheveux chronique, la phase de croissance diminue, entraînant un passage prématuré des follicules pileux en phase télogène, et par conséquent un épuisement plus rapide des cycles pilaires. À chaque repousse, le cheveu est plus fin et la chevelure apparaît moins dense et clairsemée.
Qu’elle soit chronique ou aiguë, les causes de cette perte de cheveux sont multiples et d’origine variée : environnement, traumatisme, alimentation déséquilibrée, hérédité, médicaments, hormones, infection, choc émotionnel, etc. L'impact psychologique des troubles capillaires et cutanés sur la qualité de vie et la satisfaction des patients est remarquable, entraînant anxiété et dépression(1).
La perte de cheveu, ou « alopécie »
L’alopécie désigne une perte de cheveux temporaire ou définitive, totale ou partielle. Elle est dite chronique si elle dure plus de 6 mois. On distingue de multiples sous-catégories, par exemple l’alopécie cicatricielle et non cicatricielle, androgénétique, de traction, congénitale, calvitie, trichotillomanie, pelade ou encore effluvium télogène, très répandu chez la femme et qui correspond à une chute de cheveux diffuse.
Le terme « alopécie » provient du grec Alopex qui signifie « renard », en référence à sa perte massive de pelage lors des mues saisonnières(2).
Les causes d’une perte de cheveux réactionnelle
Appelée connue sous le nom d’effluvium télogène aigu, elle a plusieurs causes :
- changements de saison (printemps et automne),
- chute de cheveux post-partum avec la baisse d’hormones,
- stress important (choc émotionnel, deuil, travail…),
- maladie (ex auto-immune, forte fièvre),
- intervention chirurgicale (ex : chirurgie bariatrique(3)),
- déséquilibre alimentaire (anorexie, régime).
Cette chute de cheveux abondante et passagère (entre 4 et 6 mois) est due à une augmentation du nombre de cheveux en phase télogène ; la phase de chute des cheveux. Ce phénomène touche l’ensemble du cuir chevelu. Cette chute de cheveux est réversible grâce à une routine adaptée et à la prise de compléments alimentaires dédiés à la bonne pousse des cheveux et à leur vitalité.
Les causes d’une perte de cheveux progressive
La perte de cheveu progressive, aussi connue sous le nom d’effluvium télogène chronique, a également plusieurs causes :
- carence en fer,
- hyper- ou hypothyroïdie,
- prise de certains médicaments (anticoagulants, antihypertenseurs…),
- facteurs génétiques et hormonaux dans le cadre d’une alopécie androgénétique.
Une alimentation saine et variée, ainsi que l’utilisation de compléments alimentaires anti-chute composés des nutriments essentiels, permettent de ralentir la chute de cheveux et de favoriser une bonne pousse.
Retour en détail sur les causes de la perte de cheveux
Causes environnementales
- Exposition au soleil, aux UV, à l’eau et à l’humidité.
- Pollution et agents atmosphériques : pollution de l'air, poussière, etc.
- Le tabac favorise le stress oxydatif et altère la microcirculation, laquelle est essentielle à la bonne santé de la tige pilaire(5).
- Le changement de saison, au printemps et à l’automne notamment, peut également causer une perte de cheveux.
Les traumatismes du cheveu
Cette catégorie rassemble toutes les techniques de coiffage ou de traitement du cheveu qui nuisent à sa santé(6).
- Les coiffures serrées sont à risque d’alopécie de traction puisqu’elles entraînent une mise sous tension de la tige pilaire. Elles sont particulièrement répandues chez la population Afro-américaine. Les chignons serrés, les tresses, les queues de cheval, les dreadlocks et les pinces à cheveux sont à éviter.
- Les produits chimiques comme les colorations, les défrisants et les lissants sont néfastes pour le cheveu et peuvent causer une forme d’alopécie dite chimique.
- L’exposition du cheveu à une chaleur excessive est susceptible de causer une alopécie thermique : sèche-cheveux, fer à lisser ou à friser, brushings, permanentes, huiles chaudes etc.
Alimentation : quelles carences provoquent une perte de cheveu ?
Malnutrition, syndromes de malabsorption, maladie cœliaque, anémies et carences alimentaires sont autant de troubles de l’alimentation pouvant causer une perte de cheveux. De manière générale, le manque de certains nutriments, vitamines et minéraux dans l’organisme peut impacter la physiologie du cheveu(1, 4, 7). Il est donc conseillé d’avoir un apport suffisant, par l’alimentation et les compléments alimentaires, des nutriments suivants :
- protéines,
- fruits et légumes,
- vitamines B, en particulier B5, B6, B8 et B12,
- silicium,
- zinc,
- acides aminés soufrés.
À l’inverse, il est vivement conseillé de limiter la consommation d’alcool, de lipides et de glucides.
Les hormones et la génétique
Les hormones jouent un rôle significatif dans le cycle de croissance et dans la santé des cheveux. Les déséquilibres hormonaux et les prédispositions génétiques peuvent entraîner divers problèmes capillaires(3) :
- Troubles endocriniens : une hypothyroïdie ou une hyperthyroïdie peuvent causer un manque de sébum et une fragilité du cheveu, lequel devient fin et cassant.
- La diminution du niveau d’œstrogènes après l’accouchement et à la ménopause(8) influence la pousse et la densité des cheveux. La perte de cheveux après la grossesse est généralement temporaire, et prend fin quelques mois seulement après l’accouchement.
- Le changement de pilule ou le passage à un mode de contraception hormonale peuvent également engendrer une perte de cheveux temporaire.
- L’alopécie androgénétique, ou calvitie, est la cause la plus fréquente d’alopécie masculine mais aussi féminine. Elle a une dimension hormonale et génétique (antécédents familiaux). Les androgènes sont des hormones mâles qui entraînent chez les personnes génétiquement prédisposées, une accélération du cycle de croissance du cheveu. Chez les hommes, cette alopécie se manifeste par un dégarnissement progressif au niveau des tempes, du front puis le dessus de la tête. 30 % des hommes sont touchés à 30 ans, 40 % à 40 ans et 50 % à 50 ans(4). Chez la femme, c’est un dégarnissement global et variable (haut de la tête, tempes ou front). 25 à 30 % sont concernées avant 50 ans et entre 40 et 50 % après 50 ans.
Le stress en cause dans la perte de cheveu
Un stress chronique ou un choc émotionnel (accident grave, décès d’un proche, divorce, accouchement, fausse couche…) sont des causes de perte de cheveux, généralement rapide mais réversible.
Un niveau élevé de stress conduit à la production excessive d’hormones du stress comme le cortisol, connues pour précipiter la phase télogène, empêcher la croissance des cheveux et augmenter l’inflammation au niveau du follicule pileux(4).
Plusieurs études ont été menées pour évaluer l’impact de la pandémie du Covid19 sur l’alopécie, notamment en raison de la prise de médicaments, du stress et de facteurs physiologiques qu’elle induit(1). Ces derniers entraînent une modification du cycle pilaire, en précipitant le cheveu dans sa phase télogène. Ceci est également le cas pour les conditions telles que l’anxiété et la dépression.
La prise de médicaments
Les alopécies médicamenteuses se traduisent par une perte de cheveux diffuse ou localisée et presque toujours réversible à l’arrêt du traitement(9).
Nous connaissons bien évidemment l’effet de la chimiothérapie dans le traitement du cancer sur la chute de cheveux. Ces substances agissent par un effet direct et toxique sur le cheveu qui impactent sa phase de croissance.
Les autres traitements médicaments engendrant le plus fréquemment une chute de cheveux sont les antidépresseurs et les antihypertenseurs. Cependant, d’autres classes de médicaments favorisent la perte de cheveux, comme les antiépileptiques, les anticoagulants, les antithyroïdiens, les hypocholestérolémiants ou même la pilule contraceptive(10).
Quand s'inquiéter pour la perte de cheveux ?
Nous perdons chaque jour une centaine de cheveux. Ce processus est totalement normal puisque le cheveu fait partie d’un cycle qui dure environ 6 ans : il pousse, il vit, puis il meurt. Chaque cheveu parcourt ce cycle 25 fois, après quoi il ne repousse plus.
En revanche, il arrive que cette perte de cheveux soit beaucoup plus importante, jusqu’à provoquer une chevelure clairsemée. Il convient également de distinguer la chute de la croissance lente des cheveux, cette dernière étant naturelle avec l’âge.
Si vous constatez perdre vos cheveux par poignées ou que votre chevelure perd fortement de volume et de densité, consultez un professionnel de santé. Au vu des nombreuses causes de perte de cheveux, il est important de recevoir un diagnostic précis et un traitement adapté.
Qui consulter ?
En premier lieu, consultez votre médecin traitant qui peut vous prescrire une visite chez un dermatologue. La chute de cheveux est en effet directement liée à la peau puisque le cheveu prend racine dans le cuir chevelu et que sa santé dépend en grande partie de la santé cutanée.
En complément, il est également possible de voir un endocrinologue ou un gynécologue si la chute de cheveux est liée à un trouble hormonal.
Comment faire pour arrêter la perte de cheveux ?
Les méthodes pour lutter contre la chute de cheveu varient en fonction du diagnostic. Elles pourront s’appuyer sur des techniques de gestion du stress et de coiffage plus doux, sur la prise de compléments alimentaires ou sur un traitement médicamenteux, par exemple.
Vous souhaitez en savoir plus ? Découvrez notre guide complet sur les solutions et les remèdes naturels de la perte de cheveux.
Sources :
(1)Seyfi S, Alijanpour R, Aryanian Z, Ezoji K, Mahmoudi M. Prevalence of telogen effluvium hair loss in COVID-19 patients and its relationship with disease severity. J Med Life. mai 2022;15(5):631‑4.
(2)Quesada S, Guichard A, Le Vigouroux S, Baussard L, Fiteni F. Alopécie et cancers : de la physiopathologie à la pratique clinique. Bulletin du Cancer. 1 oct 2021;108(10):963‑80.
(3)Cohen R, Olivier F, Bendacha Y, Catheline JM. La perte de cheveux après chirurgie bariatrique. Annales d’Endocrinologie. 1 févr 2023;84(1):218.
(4)Maghia R. Triphasic Progressive : une nouvelle formule pour une efficacité accrue contre la chute progressive des cheveux. Dermato Mag. 2022;10(2):105‑9.
(5)Reygagne P. Cheveu, vieillissement et environnement : aspects cliniques épidémiologiques. Annales de Dermatologie et de Vénéréologie. 1 mai 2009;136:S22‑4.
(6)Kluger N, Cavelier-Balloy B, Assouly P. Les alopécies par traction. Annales de Dermatologie et de Vénéréologie. 1 avr 2013;140(4):304‑14.
(7)Kim YM, Kwon SJ, Jang HJ, Seo YK. Rice bran mineral extract increases the expression of anagen-related molecules in human dermal papilla through wnt/catenin pathway. Food Nutr Res. 2017;61(1):1412792.
(8)Goetz P. Chute de cheveux-alopécie. Phytothérapie. 1 oct 2013;11(5):306‑9.
(9)Pillon F. Les alopécies médicamenteuses, transitoires mais invalidantes. Actualités Pharmaceutiques. 1 janv 2013;52(522):46‑7.
(10)Phillips TG, Slomiany WP, Allison R. Hair Loss: Common Causes and Treatment. [cité 30 janv 2025]; Disponible sur: https://www.aafp.org/pubs/afp/issues/2017/0915/p371.html