La sécheresse intime, un trouble courant mais souvent négligé, peut affecter de nombreuses femmes à un moment ou un autre de leur vie. Bien que parfois considérée comme un problème mineur, elle peut entraîner des répercussions significatives sur le confort et le bien-être quotidien.
Découvrez quelles sont les causes, les signes et les solutions de la sécheresse intime et comment la prévenir.
Qu’est-ce que la sécheresse intime ?
La sécheresse intime désigne une sensation d'inconfort dans la région génitale. Elle peut atteindre le vagin et/ou la vulve ; la région externe des organes génitaux féminins. On parle alors fréquemment de sécheresse vulvo-vaginale.
À l’intérieur du vagin, des glandes spécifiques sécrètent un fluide naturel pour maintenir l’hydratation des muqueuses vaginales. Le phénomène de sécheresse intime apparaît lorsque le vagin ne produit pas la quantité suffisante de fluide (lubrification vaginale), ce qui entraîne une diminution de l’hydratation des tissus de la zone intime. À l’extérieur, la vulve est recouverte d'une couche humide qui agit comme une barrière protectrice contre les irritations et les infections.
Bien que ce soit un problème plus fréquent chez les femmes ménopausées, il peut aussi toucher les femmes jeunes, en raison de diverses causes.
Quelles sont les causes d’une sécheresse vulvaire ?
Certaines causes de sécheresse intime sont temporaires et réversibles, tandis que d’autres peuvent nécessiter un suivi médical(1).
- Causes hormonales : la plus fréquente cause de sécheresse intime est la diminution du taux d’œstrogène. Cette dernière survient le plus souvent lors de la préménopause et de la ménopause, mais aussi post-partum et durant l’allaitement par exemple(2). En effet, les œstrogènes sont des hormones en partie responsables de la lubrification vaginale.
- Causes psychologiques : stress, manque d’excitation, dépression… autant de facteurs qui peuvent avoir un impact négatif sur la libido et la lubrification vaginale, et ainsi entraîner une sécheresse intime.
- Facteurs externes : les douches vaginales répétées, le tabagisme, la mauvaise hygiène ou encore les irritations et les réactions allergiques liées à l’utilisation de produits d'hygiène intime agressifs, trop chimiques et parfumés) peuvent provoquer une irritation de la muqueuse vaginale et causer une sécheresse.
- Causes médicamenteuses : médicaments contre le rhume, médicaments anti-œstrogènes (par exemple en cas d’endométriose et de fibromes utérins), antihistaminiques et certains antidépresseurs. Aussi, la chimiothérapie administrée aux patients atteints de cancer et les interventions chirurgicales comme l'ablation des ovaires (ovariectomie) sont des causes possibles de sécheresse intime.
- Causes pathologiques : par exemple, certains troubles comme ceux liés au système immunitaire (allergies et syndrome de Sjögren), l’insuffisance ovarienne prématurée et le diabète favorisent la sécheresse intime.
- Manque d’hydratation : boire suffisamment d’eau contribue à une bonne lubrification vaginale. Aussi, l’hydratation externe par application de crèmes ou gels hydratants est l'une des premières recommandations contre la sécheresse intime.
- Diminution du flux sanguin vers les parois vaginales : certaines conditions comme la dysrégulation vasculaire primaire ou la vasoconstriction secondaire comme en cas de traitement anticancéreux notamment, favorisent la déshydratation des muqueuses.
Sécheresse intime ou mycose ?
Les mycoses vaginales sont souvent causées par une prolifération du champignon Candida albicans, d’où le nom de candidoses vaginales. Elles peuvent engendrer des manifestations similaires à ceux de la sécheresse intime, comme des démangeaisons et des sensations de brûlure. En cas d’infection fongique, la muqueuse vaginale devient irritée et peut altérer la lubrification naturelle, exacerbant ainsi la sécheresse.
Conséquences d’une sécheresse intime
Outre les désagréments physiques, la sécheresse intime peut avoir un impact psychologique et social, en particulier lorsqu’elle perturbe la vie sexuelle. En effet, la sécheresse vaginale peut occasionner une perte de désir sexuel (libido), voire une douleur pendant les rapports appelée dyspareunie. Elle peut également, dans certains cas, accentuer les troubles de l'érection chez le partenaire masculin et même inciter les femmes célibataires à éviter de s'engager dans une relation avec un nouveau partenaire potentiel(3).
Par manque de lubrification, la zone intime est aussi plus sujette aux irritations et aux infections en raison d’un déséquilibre de la flore vaginale. C’est ce microbiote, composé en grande partie de Lactobacillus, qui contribue à stabiliser le pH physiologique du vagin.
Les signes de la sécheresse vulvaire
La démangeaison est l’un des désagréments les plus fréquents de la sécheresse vulvaire. Très souvent, la sécheresse vulvaire s’accompagne d’une simple gêne dans la région intime mais peut également donner lieu à des tiraillements, des irritations des muqueuses et des brûlures à l’intérieur du vagin ou à l’entrée de la vulve.
Les manifestations de la sécheresse vulvaire sont souvent légères au début, mais elles peuvent devenir plus gênantes avec le temps. Elles ont également tendance à s’intensifier après un rapport sexuel ou en cas d’utilisation de produits de toilette inappropriés ou de sous-vêtements non respirants.
En cas d’eczéma vulvaire par exemple, d’autres signes tels que les rougeurs et les squames peuvent s’ajouter à la liste.
Quand et qui consulter ?
Si votre sécheresse intime nuit à votre quotidien ou à vos relations, ou si vos désagréments persistent ou s’aggravent, consultez sans trop attendre votre gynécologue. Ce professionnel de santé pourra, après avoir discuté avec vous de vos ressentis et réalisé un examen gynécologue, poser un diagnostic et vous proposer le soin adapté. D’autres spécialistes peuvent vous êtes recommandées selon les signes visibles ou subjectifs, comme un dermatologue, un urologue ou encore un endocrinologue(4).
Comment prévenir et réduire la sécheresse intime ?
La sécheresse intime touche de nombreuses femmes et de tous âges. Que l’on y soit sujette ou non, il peut donc être intéressant de se renseigner sur ces désagréments pour savoir déceler une sécheresse passagère ou bien suspecter une anomalie potentielle.
Au vu des nombreuses causes possibles de sécheresse intime et qui ont parfois des signes similaires, la première étape est de consulter un médecin pour recevoir le bon diagnostic et la solution adaptée.
Que faire ?
Selon la cause identifiée, le soin peut être très simple, notamment en changeant certaines habitudes quotidiennes, ou alors s’appuyer sur des méthodes plus médicales. Il est aussi choisi selon la sévérité des manifestations de la sécheresse, son efficacité et sa sécurité ainsi que des préférences de chacune.
D’abord, modifiez vos pratiques quotidiennes :
- Utiliser des lubrifiants intimes à base d’eau ou de silicone(5), lors de rapports sexuels ou de la ménopause par exemple ;
- Appliquer quotidiennement une crème hydratante ;
- Arrêter les douches vaginales ;
- Arrêter de fumer ;
- Utiliser des produits d'hygiène intime adaptés à cette zone sensible, c’est-à-dire à base d’actifs d’origine naturelle et sans parfum ;
- Maintenir une hydratation quotidienne suffisante (boire au moins 1 litre d’eau) ;
- Réduire les sources de stress ;
- Porter des sous-vêtements respirants, plutôt en coton ainsi que de vêtements pas trop serrés, risquant d’irriter la zone intime(6) ;
- Adopter une alimentation saine et variée, particulièrement riche en omégas-6 et en vitamines. Si besoin, complétez votre régime par des compléments alimentaires adaptés pour la peau sèche pour maintenir l’hydratation des muqueuses ou à base de probiotiques pour soutenir la flore vaginale.
Puis, si ces premiers changements sont insuffisants ou si la cause est allergique ou infectieuse, d’autres solutions peuvent être envisagées par votre professionnel de santé :
- Utilisation de dispositifs ou de médicaments à base d’œstrogène en cas de cause hormonale : crème vaginale, anneau vaginal, ovules, patchs transdermiques, comprimés…
- Prise de médicaments pour traiter une infection ou une inflammation sous-jacente : mycose, vestibulite, lichen scléreux vulvaire, psoriasis, dermatite vulvaire ou eczéma, etc.
Quelle crème choisir pour la sécheresse intime ?
Engagé pour le confort et le bien-être des femmes depuis plus de 30 ans, la marque Jaldes a développé JAÏLYS, une gamme de cosmétiques pour prendre soin de votre zone intime.
Pour hydrater et humidifier durablement la zone intime en cas de sécheresse vulvaire, essayez le fluide Jaïlys hydratant. Cette formule testée sous contrôle gynécologique est à base de 99,8 % d’ingrédients d’origine naturelle.
Ménopause et sécheresse intime
La sécheresse vaginale, en particulier, affecte plus ou moins 50 % des femmes ménopausées(3). La ménopause est une période marquée par les fluctuations hormonales, notamment par une diminution du niveau d’œstrogènes, un facteur majeur de sécheresse intime. Aussi, le tarissement des sécrétions ovariennes après la ménopause accentue la sécheresse vulvaire(4). Puis, outre la chute des œstrogènes, la peau devient avec le temps moins souple, plus fine et moins imperméable, favorisant là aussi la sécheresse et les irritations(7).
Le caractère chronique des facteurs responsables de la sécheresse intime à la ménopause nécessite pour les femmes concernées de bénéficier de traitements hormonaux ou de crèmes spéciales pour apaiser ces signes, afin de retrouver un confort de vie.
Près de 30 % des femmes qui souffrent d’inconfort vaginal n’en ont jamais parlé et presque autant ne recourent à aucun soin(2). La sécheresse intime, qui touche des millions de femmes, n'est pourtant pas une fatalité et devrait être abordée plus largement pour en prévenir les conséquences. Avec une bonne prévention, un suivi et un soin adapté, il est possible de restaurer le confort et la santé de la zone intime.
Sources :
(1)Goncharenko V, Bubnov R, Polivka J, Zubor P, Biringer K, Bielik T, et al. Vaginal dryness: individualised patient profiles, risks and mitigating measures. EPMA Journal. 1 mars 2019;10(1):73‑9.
(2)Bohbot JM, de Belilovsky C, Brami G, Mares P. Efficacité d’un dispositif médical à base d’acide hyaluronique liposomé contre la sécheresse vulvo-vaginale. Gynécologie Obstétrique & Fertilité. 1 juin 2015;43(6):437‑42.
(3)Stabile G, Ricci G, Scalia MS, De Seta F. Induced Dryness Stress on Human Vaginal Epithelium: The Efficacy of a New Vaginal Gel. Gels. déc 2021;7(4):157.
(4)Renaud-Vilmer C, Dehen L, de Belilovsky C, Cavelier-Balloy B. Pathologie vulvaire. Encyclopédie Médico-Chirurgicale. :510-A-20.
(5)Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Préservatifs [Internet]. 2024. Disponible sur: https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/condoms
(6)Van der Meijden W i., Boffa M j, ter Harmsel B, Kirtschig G, Lewis F, Moyal-Barracco M, et al. 2021 European guideline for the management of vulval conditions. Journal of the European Academy of Dermatology and Venereology. 2022;36(7):952‑72.
(7)Farage M, Maibach H. Lifetime changes in the vulva and vagina. Arch Gynecol Obstet. 1 janv 2006;273(4):195‑202.